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Les challenges de la Recherche Clinique en Afrique

Les challenges de la Recherche Clinique en Afrique : Mon Expérience sur le Terrain

Plonger dans le monde de la recherche clinique en Afrique, c’est s’aventurer dans un parcours enrichissant, ponctué de défis et d’opportunités d’apprentissage. À travers mon expérience, je vous invite à découvrir quelques difficultés que vous pourriez aussi rencontrés.

  1. Le Casse-tête du Financement

Trouver un financement adéquat pour les essais cliniques en Afrique est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Par exemple, lors d’un projet visant à étudier l’efficacité d’un nouveau traitement antipaludique, nous avons dû faire face à des retards considérables pour sécuriser les fonds nécessaires, nous obligeant à compter sur des partenaires internationaux qui, bien que bienveillants, avaient leurs propres agendas et priorités.

  1. Former pour Avancer

Le manque de personnel qualifié représente un défi à relever. Dans mon expérience, j’ai collaboré avec des équipes de médecins et d’infirmiers exceptionnellement dévoués et compétents dans leur approche des soins aux patients, mais qui étaient moins familiers avec les procédures strictes des essais cliniques. Mettre en place des ateliers de formation était indispensable pour assurer la qualité et l’intégrité de notre travail.

  1. Naviguer dans l’Éthique et la Réglementation

Les différences réglementaires et éthiques d’un pays à l’autre peuvent être déroutantes. Dans un projet, nous avons dû adapter notre protocole plusieurs fois pour satisfaire les exigences de comités d’éthique locaux, ce qui a souligné l’importance de comprendre et de respecter les normes locales tout en maintenant les standards internationaux.

  1. Le Défi du Recrutement et de la Rétention

Gagner la confiance des communautés locales est essentiel mais loin d’être simple. Lors d’une étude sur le VIH, la méfiance envers les intentions de la recherche a entravé le recrutement. Organiser des séances d’information communautaires a été notre stratégie pour briser la glace, établissant un dialogue basé sur le respect et la transparence.

  1. Les difficultés Logistiques

Les infrastructures parfois précaires posent leur lot de difficultés. J’ai été témoin de la complexité de maintenir la chaîne du froid pour les vaccins dans des régions reculées, où même une panne de courant peut compromettre des mois de travail.

  1. Comprendre la Diversité des Maladies

La diversité génétique et la prévalence de maladies endémiques requièrent une approche sur mesure. Un essai que j’ai conduit sur la tuberculose a dû être ajusté pour tenir compte des co-infections fréquentes avec le VIH, ce qui a complexifié notre analyse mais enrichi nos conclusions.

  1. Équilibrer les Collaborations Internationales

Les partenariats sont une épée à double tranchant. Bien que cruciaux, ils nécessitent une vigilance constante pour assurer une collaboration équitable. Un projet mené avec une institution européenne a failli capoter en raison de divergences sur la gestion des données, nous rappelant l’importance de la clarté contractuelle dès le départ.

La route de la recherche clinique en Afrique est jonchée de défis, mais elle est également riche d’enseignements et de satisfactions. Ces obstacles, bien plus que de simples entraves, nous poussent à innover, à nous adapter et à approfondir notre engagement envers la santé mondiale. Les leçons apprises sur le terrain sont inestimables. N’hésitez pas à partager vos expériences.

Issatou Bella Diallo

 

AFCRA célèbre l’excellence !

AFCRA SMO célèbre l’excellence en honorant le Pr BEOSSIN BAUMANEY KOUI, un des participants de la première session de formation d’ARC, récemment élevé au rang de Professeur agrégé en Anatomie-Pathologie après avoir brillamment réussi le Concours d’Agrégation du CAMES à Conakry une semaine avant la formation.

🚀 NOUVEAU PARTENARIAT 🚀

🚀 NOUVEAU PARTENARIAT🚀

Nous sommes ravis d’annoncer un partenariat stratégique entre AFCRA SMO et le Centre Suisse de Recherches Scientifiques (CSRS) en Côte d’Ivoire ! 🤝

Ce partenariat marque une nouvelle étape dans notre engagement à renforcer la recherche clinique en Afrique de l’Ouest. Ensemble, nous travaillons à :

Optimiser la gestion des sites d’investigation,
Accélérer l’innovation dans les essais cliniques pour des maladies majeures telles que le paludisme, le cancer, le diabète…
Promouvoir la formation des chercheurs et autres acteurs locaux pour développer des compétences d’excellence dans la recherche clinique.

Nous sommes convaincus que cette collaboration apportera une grande valeur ajoutée à nos équipes et à l’ensemble du secteur de la recherche clinique dans la région de l’Afrique francophone. 🌍

Merci à nos partenaires du CSRS pour leur confiance et leur engagement. Ensemble, nous ferons avancer la science et améliorerons les soins de santé dans nos communautés ! 🙌

Innovation dans la Lutte contre le Paludisme : Un Nouveau Vaccin au Cameroun

Innovation dans la Lutte contre le Paludisme : Un Nouveau Vaccin au Cameroun

Avec environ 249 millions de cas de paludisme et 622 000 décès dans le monde en 2022 dont la majorité des victimes sont des enfants de moins de cinq ans principalement en Afrique subsaharienne,  l’urgence de contrer cette maladie est palpable. Le Cameroun se positionne à l’avant-garde de la santé publique avec le déploiement d’un nouveau vaccin contre le paludisme depuis 22 janvier 2024, promettant de réduire le taux de mortalité chez les enfants de façon significative.

La récente introduction du vaccin RTS,S/AS01, connu sous le nom de Mosquirix, au Cameroun marque une avancée majeure. Ce vaccin, développé par GSK, a été le premier à recevoir l’approbation de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte contre le paludisme, après avoir démontré une efficacité de protection modérée contre le paludisme symptomatique dans les essais cliniques.

L’OMS a également donné son feu vert à un autre vaccin, le R21/Matrix-M en décembre 2023, qui a affiché une efficacité impressionnante de 75% contre le paludisme symptomatique dans les zones où la transmission du paludisme est fortement saisonnière sur une durée de suivi de 24 mois. Ces approbations marquent un tournant dans la bataille contre le paludisme, offrant de nouvelles avenues pour la prévention de cette maladie mortelle.

Le lancement du Mosquirix au Cameroun n’est pas seulement une première dans le pays mais aussi un événement historique dans la lutte mondiale contre le paludisme. Ce vaccin a montré, lors des essais cliniques, qu’il pouvait réduire la mortalité toutes causes confondues de 13% chez les enfants qui le reçoivent, une avancée significative pour la santé publique.

Au moment où les moustiques sont devenus de plus en plus résistants aux insecticides, le parasite responsable du paludisme est devenu résistant aux médicaments antipaludiques. Le déploiement du Mosquirix au Cameroun représente donc un moment historique dans la lutte contre le paludisme, offrant un nouvel espoir de réduire significativement le nombre de décès dus à cette maladie.  Avec l’adoption continue de ces vaccins dans d’autres pays africains, l’avenir de la prévention du paludisme semble prometteur.

Issatou Bella Diallo

Recherche clinique et accessibilité aux médicaments innovants en Afrique

L’accès aux médicaments représente un enjeu éthique parce qu’il s’agit d’un droit élémentaire qui est celui de conserver la vie. En effet, l’accès aux médicaments est une question de santé publique, qui met en jeu les principes d’égalité et de justice sociale.1

La production de médicament est inégalement répartie dans le monde. Ainsi, le continent africain n’en produit que 3 %, alors que 95 % des médicaments consommés en Afrique sont importés. Cependant, cette situation diffère considérablement selon les pays. L’Afrique du Sud et le Maroc , véritables « pharmerging » du continent, réussissent à couvrir 70 à 80 % de leurs besoins pharmaceutiques tandis que, dans certains pays d’Afrique centrale, 99 % des médicaments sont importés.2

La population d’Afrique connaît la charge de morbidité par maladies infectieuses et négligées la plus élevée au monde et se trouve confrontée à un fardeau rapidement grandissant de maladies non transmissibles. Cette situation est encore aggravée par le manque d’accès aux médicaments non seulement essentiels mais également aux innovations thérapeutiques pour une grande partie des populations affectées.

Ces besoins sanitaires ont été largement négligés en raison du fort accent placé sur la mise au point de médicaments à destination des marchés « occidentaux » rentables.3

L’essai clinique est une phase clé de la politique du médicament. C’est pourquoi les États africains doivent se l’approprier pour contourner le manque d’accessibilité aux innovations thérapeutiques et ainsi avoir la maîtrise de leur stratégie de santé publique. L’emploi des essais cliniques en Afrique doit non seulement répondre aux réglementations internationales mais aussi être modulable en fonction du contexte africain.

 

 

  1. L’accès aux médicaments : un défi pour l’industrie pharmaceutique | Cairn.info
  2. Secteur privé et Développement . Le médicament en Afrique : Répondre aux enjeux d’accessibilité et de qualité. 8c29b5be-0a66-44d5-9e5a-5954ffb4da48 (expertisefrance.fr)
  3. Renforcer l’innovation pharmaceutique en Afrique Élaborer des stratégies nationales d’innovation pharmaceutique : des choix pour les décideurs et les pays Rapport d’étude final Layout 1 (cohred.org)

La recherche clinique

La mise au point de nouveaux traitements médicaux est un parcours long et jalonné d’étapes essentielles, où chaque phase joue un rôle crucial pour assurer la sécurité et l’efficacité des médicaments avant leur arrivée sur le marché. Voici une exploration de ce processus, depuis l’éclair de génie initial jusqu’à la disponibilité du traitement pour le grand public :

 

L’inspiration et les premières recherches : Tout débute par une idée novatrice, souvent née d’observations minutieuses, d’études précédentes ou de la reconnaissance d’un besoin non satisfait dans les traitements existants. Cette première étape est marquée par des recherches intensives en laboratoire, où des tests sur des cultures cellulaires ou des animaux aident à déterminer la viabilité et la sécurité de l’approche proposée.

 

L’obtention du feu vert pour les essais sur l’homme : Avant de pouvoir tester le traitement potentiel sur des êtres humains, il est nécessaire d’obtenir l’aval des autorités de régulation, telles que la FDA aux États-Unis ou l’EMA en Europe. Ce processus implique la soumission d’une documentation détaillée incluant les résultats des tests précliniques, les protocoles d’étude clinique envisagés, et les stratégies de mitigation des risques.

 

Les premiers pas chez l’homme – Phase I : Cette étape initiale des essais cliniques est dédiée à l’évaluation de la sécurité du traitement, à l’appréciation de sa tolérance, à l’identification des effets secondaires, et à l’analyse de son métabolisme dans l’organisme. Elle est habituellement réalisée sur un petit groupe de volontaires sains.

 

Évaluation de l’efficacité – Phase II : Forts des données de sécurité de la phase I, les chercheurs passent à la phase II pour tester l’efficacité du traitement sur la maladie ciblée, tout en poursuivant l’évaluation de sa sécurité. Cette phase mobilise souvent quelques centaines de participants, typiquement des patients affectés par la condition que le médicament aspire à traiter.

 

Confirmation à grande échelle – Phase III : À cette étape, l’objectif est de confirmer l’efficacité du médicament à une plus grande échelle et de le comparer à un placebo ou au meilleur traitement disponible. Réalisée auprès de milliers de participants répartis sur plusieurs sites, cette phase génère des données précises sur les bénéfices du traitement, ses avantages et les risques potentiels.

 

L’examen minutieux et l’approbation : Les résultats des essais de phase III sont scrupuleusement analysés par les autorités réglementaires, qui vérifient que les avantages du médicament surpassent ses risques. Une évaluation positive mène à l’autorisation de mise sur le marché du traitement.

 

La veille continue après la commercialisation : Une fois le médicament approuvé, il entre dans une phase de surveillance continue pour identifier d’éventuels effets secondaires ou problèmes de sécurité qui pourraient émerger lors de son utilisation à large échelle. Cette étape, souvent désignée comme la phase IV, est vitale pour assurer la sécurité continue du traitement au fil du temps.

Le développement de nouveaux médicaments est donc un processus extrêmement rigoureux, nécessitant une collaboration étroite entre scientifiques, autorités de santé et professionnels du secteur médical, pour que seuls les traitements apportant un réel bénéfice tout en minimisant les risques puissent être proposés aux patients.